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PAC La France s'attend à des négociations "difficiles" à Luxembourg

PARIS, 16 juin (AFP) - La France s'attend à des négociations "très difficiles" sur la réforme de la politique agricole commune (PAC), a déclaré le ministre français de l'agriculture, Hervé Gaymard en recevant lundi les syndicats agricoles.

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Les ministres européens de l'agriculture reprennent mardi à 15H00 (13H00 GMT) à Luxembourg leurs négociations sur la réforme de la PAC, avec l'espoir d'arracher un accord avant le sommet des dirigeants européens qui débutera jeudi soir à Salonique (Grèce).

La négociation promet "d'être très difficile", a déclaré M. Gaymard lors d'un point de presse, refusant toute "tyrannie du calendrier". "Un bon calendrier est un accord acceptable", a-t-il lancé, tout en estimant que la question de la PAC ne sera pas abordée lors du sommet de Salonique.

Pour M. Gaymard, qui "attend avec impatience le document de la présidence grecque" de l'UE, "la balle est dans le camp de la Commission européenne".

La France souhaite "une sortie par le haut de cette épreuve", qui ne donne "ni vainqueur, ni vaincu", ce qui devrait être facilité par le fait que "pour la première fois une réforme agricole ne se fait pas sous forme de régression budgétaire".

Pour le ministre français, un accord des Quinze ne pourra intervenir qu'à trois conditions: pas de baisse des prix agricoles, pas de "découplage total" et pas de remise en cause en septembre à Cancun (Mexique), lors de la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), ni dans les six années suivant la réforme applicable en 2007, soit pas avant 2013.

Un découplage total consisterait à supprimer tout lien entre l'attribution des aides et la production agricole. Par opposition, un découplage partiel verrait une certaine proportion des aides rester liées à la production.

"La France n'est pas seule, pas isolée", a affirmé M. Gaymard, qui a qualifié de "très important" l'accord conclu la semaine dernière entre la France et l'Allemagne et qui aurait, selon lui, le soutien d'une "majorité qualifiée" de pays.

Les deux pays proposent désormais d'instaurer un "découplage partiel" sur 60% des primes aux céréaliers et un "découplage" d'une partie des primes accordées au secteur de l'élevage.

Les organisations syndicales ont pris position contre la réforme.

"Nous n'accepterons jamais le découplage, total ou partiel, des aides européennes à la production agricole car ce découplage a une illisibilité très grande et déstabilise les marchés", a affirmé Jean-Jacques Bailly, trésorier de la Confédération Paysanne, à l'issue de son entretien avec M. Gaymard, qui a reçu toutes les organisations.

José Bové, un des trois porte-parole de cette organisation qui craignait d'être arrêté suite à sa condamnation à 10 mois de prison ferme, n'était pas présent.

Le Modef (Confédération nationale des syndicats d'exploitants familiaux) et la Coordination Rurale ont également réaffirmé leur opposition à toute idée de "découplage".

"La France doit tenir bon et ne pas lâcher car nous sommes inquiets devant les positions de la Commission européenne", à déclaré pour sa part Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles).

Jérôme Despey, le président des Jeunes Agriculteurs, a affirmé que franchir le pas du découplage serait une "catastrophe" pour la PAC.

Poursuivant ses consultations, M. Gaymard va recevoir mardi à 9h30 les délégations pour l'Union Européenne du Sénat et de l'Assemblée Nationale et les commissions des affaires économiques des deux Assemblées.


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